Besoin d'aide pour me créer un mental

[Timbalands]

Bonjour à tous,

Je viens vous voir aujourd’hui car je suis désespéré par mon niveau de jeu en match.

J’ai 34 ans, je suis actuellement 30/2 mais je vais certainement descendre car je ne fais qu’enchainer les contreperformances depuis un petit moment. J’ai joué une 60aine de matchs depuis la saison 21/22 et plus mon tennis progresse plus mon mental régresse.

J’ai développé un stress de match qui s’explique par plusieurs facteurs selon moi.

Déjà je suis une personne plutôt négative et stressée de base. J’ai forcément tendance à me sous-évaluer et à partir trop négativement. Ou alors au contraire, je vais être beaucoup trop positif, il n’y a pas de juste milieu chez moi.

Au tennis, le sentiment est encore plus présent. Je ne me pose pas de soucis ou de limitations à l’entrainement ou en match libre mais quand vient le vrai match de compétition, c’est là que tout se gâte…

J’ai souvent un stress au début du match que je me fais tout seul. J’avais pris l’habitude de trop regarder les classements notamment et de me projeter mentalement là-dessus ce qui est idiot et que j’arrête de faire maintenant. Du coup, je vais souvent être tendu en début de match avec les jambes lourdes, pas de confiance en moi, je prends les balles trop proches du corps comme pour me rassurer bien que cela soit totalement contreproductif, bref les jeux peuvent s’enchainer, si je ne réagis pas, je peux prendre une tôle. J’ai donc un stress un peu végétatif où mon jeu de jambe va être cata et de type fuite où l’on ne sait plus jouer au tennis. Ce stresse se transforme ensuite en colère lorsqu’il y a trop d’accumulation au fur et à mesure du match.

Le point positif c’est que sur les 2 derniers matchs gagnés, c’est 2 fois des remontadas avec des balles de match sauvées à 30/1 & 30/3 mais quelle souffrance pour y arriver. Je suis obligé de hurler littéralement et d’extérioriser la pression que je me suis mis tout seul pour jouer relâché.

J’ai aussi trop souvent du mal à conclure sur des jeux « faciles » à 40-0 ou 0-40 ce qui me fait perdre extrêmement confiance en moi.

 

Mais je crois que j’ai atteint mon point bas hier où j’ai dû attendre 4h pour jouer un match par équipe (prévu à 14h et joué à 18h). J’ai donc eu 4 heures pour gamberger pour au final me prendre une tôle 6/0 – 6/0 où je ne savais plus jouer. Autant le service passait bien mais je ne savais plus faire un coup droit, littéralement. J’ai eu beaucoup de balles de break ou debreak mais je n’en ai converti aucune. Bref, je suis au plus bas actuellement !

Je prends toujours beaucoup de plaisir à jouer, particulièrement à l’entrainement mais pour continuer à m’épanouir, j’aimerai passer outre ce gros blocage mental quitte à repartir tout en bas contre des joueurs de moins bon niveau et reprendre en confiance en accumulant des matchs à 40 - 30/5.

Dans tous les cas, je prends tous les conseils que vous me donnerez notamment pour engager le match de la meilleure manière qu'il soit. Je commence à travailler sur les points suivants :

Avant le match :

-          J’ai créé une playlist musicale pour me mettre dans une ambiance de victoire avec une musique plutôt fighting spirit afin d’éviter les écueils négatifs. Je trouve que cela peut m’aider

-          Ne pas regarder le classement de mes adversaires ou leur historique sur Ten’up par exemple

Pendant le match :

-          Se forcer à rester dans le moment présent et ne pas voir la fin de match qui approche ou la victoire qui se dessine. Penser au point juste au point quitte à oublier le score.

-          Je vais me filmer sur les prochains matchs afin de me faire une vue extérieure et pouvoir analyser ce qui ne va pas et le noter. J’ai tendance à être comme st Thomas et voir pour croire donc je pense que cela peut m’aider.

-          Créer un vrai plan de jeu et se forcer à rester dedans ou l’adapter en fonction de l’adversaire. J’ai tendance à trop jouer à l’instinct et j’essaie de plus en plus de réfléchir à une tactique. Encore une fois, cela reste malgré tout limité par mon manque de confiance.

-          Avoir un language positif du début du match jusqu’à la fin et ne pas laisser les émotions négatives prendre le dessus.

-          J'ai tendance à laisser le premier jeu de service à mon adversaire car je n'étais pas positif sur mon service. Maintenant que je le suis, le prendre afin de montrer mon niveau de jeu et potentiellement faire la course en tête si premier jeu gagné.

 

De manière générale :

-          Se créer un vrai physique : j’ai un physique moyen, je fais 1m76 pour 78kgs. J’ai quelques muscles mais je manque de physique au niveau du torse notamment + un peu de graisse abdominale. Cela m’aidera déjà à avoir plus confiance en moi au quotidien et en mes capacités sur un court de tennis. J’aimerai perdre 6/7 kilos et développer mon cardio au maximum.

-          Tester un travail de méditation afin de savoir gérer au mieux les émotions au quotidien. Ce n'est pas seulement pour le tennis mais pour mon quotidien que ça pourrait m'aider.

[ecarre]

https://www.youtube.com/watch?v=wMtzYA_LyXY

Sinon prends un peu de recul sur les matchs.

[Gerald34]

  dans la vie en générale et dans le sport, le tennis c'est le sujet ici, il ne faut pas trop se prendre le choux...il faut que ça soit du plaisir et que du plaisir.

Pour progresser, pas de miracle, il faut pratiquer: 1X/semaine c'est du loisir, 2X c'est du maintien, 3/4X/semaine c'est de la progression.

Ensuite, les attentes: plus tu mets la barre haute, plus tu auras de chance d'être déçu.

alors entraine toi, débranche le cerveau et fais toi plaisir, qu'importe ton niveau, 4e série, 3e ou même seconde série, même combat...ça reste un loisir, un sport un hobby et tu n'as rien à gagner si ce n'est te faire plaisir à JOUER. ça reste un jeu.

[alcyon69]

Changer d'objectif, c'est une voie.

L'objectif n'est plus de gagner, mais de... par exemple s'amuser, se faire plaisir en tentant de développer le jeu que l'on aime (ex: monter le plus possible à la volée, etc...).

Il faut se donner le droit de perdre, ce qui fait descendre la pression. Le problème avec les matchs par équipes est que l'on est pas seul justement, ce qui peut engendrer un stress supplémentaire.

Bref, il faut jouer au tennis pour le plaisir du jeu et se détacher de l'enjeu victoires, défaites, classement, etc... Pas facile, certes mais vital pour certains types de joueurs anxieux (regardz Rublev chez les pros, c'est triste à voir comment le gars se saborde souvent tout seul). Un des moyens possibles (il y en a plein j'imagine) serait d'aller en match en se foutant de gagner ou perdre, mais en se fixant une ligne de conduite : ex. mon objectif sur ce match c'est de prendre la balle tôt et devant soi. Pendant tout le match, tu penses à ça et peu importe le score. A la fin, que tu gagnes ou perdes, là n'est pas la question... as-tu réussi à tenir ton objectif ? (ce jour-là prendre la balle tôt et devant toi).

Si tu as gagné ton match, c'est du bonus, rien de plus.

Voilà, dans l'idéal, un moyen de ne plus se prendre le chou en match.

Pour ce qui me concerne, j'ai perfé plusieurs fois à 15/5 et pris quelques sets à 15/4 les jours où je m'en foutais de perdre. J'ai aussi perdu en contre-perfs les jours où je ne voulais surtout pas perdre (ex: il me manque 5 pts pour monter au classement, etc.

Voilà, je ne suis pas sûr d'avoir été très clair, mais il me semble que l'approche de la compétition peut se voir de cette façon pour le type de joueurs hyper-anxieux dont tu sembles faire partie.

Bon courage !

[Alteo]

Alors, je tiens à préciser : ce n'est pas moi qui ai créé un nouveau compte pour poster ce message, hein !

Nan, parce que quand j'ai lu tout ça, que j'ai vu le classement 30/2, la raquette Babolat, et même les 176cm pour 78kg, je me suis dit "tiens, je ne me rappelle pas avoir écrit ça...". Après, j'ai lu le pseudo et l'âge, et j'ai compris que c'était pas moi.

Tout ça pour dire que j'ai en tout point exactement les mêmes problèmes !

Moi aussi je suis 30/2, en phase descendante, moi aussi je stresse avant les matchs sans savoir pourquoi, moi aussi j'évite de demander le classement et le passif de mes adversaires pour éviter les projections (depuis une défaite face à un débutant qui devenait un peu trop amical à mon goût), moi aussi je peux avoir 3 balles de jeu et perdre, en retour comme en service; et ça a même été une spécialité au point que mes partenaires me charrient en match amical, moi aussi je sais tout bien faire à l'entraînement avant de m'éteindre en match (amical ou non), moi aussi je laisse le premier jeu de service à mon adversaire pour me mettre moins la pression (mais je ne fais plus qu'en amical), moi aussi je stresse au point de fuir littéralement le combat, et moi aussi je hurle ma frustration pour l'évacuer (mais ça ne marche pas).

Et en définitive, moi aussi j'ai un blocage mental...

J'ai réalisé qu'en tennis, le mental, c'est un peu on/off : si on est bien entraîné physiquement et techniquement, soit on a naturellement le bon mental, et là, on est 3ème série, soit on ne l'a pas, et on végète autour de 30/2, voire 30/3. Et avoir le mental, ça veut dire être sûr de ses coups, ne pas jouer en gardant ses lacunes en tête, frapper la balle avec uniquement en tête ce qu'on veut en faire et non comment on veut le faire, admettre qu'on peut faire des fautes sans que ça ne remette en question ses acquis, penser stratégie avant technique ou physique, et, surtout, rester concentré !

Le problème, c'est que les personnes qui ont le bon mental de manière naturelle ne comprennent pas toujours ce que ça fait d'être dans le cas inverse... et je ne dis pas ça pour les critiquer, je dis juste qu'il est difficile de vraiment réaliser des choses qu'on n'a pas jamais vraiment vécues. Alors, j'ai eu un mal de chien à trouver de l'aide : les 4ème série n'avaient pas d'idée, les 3ème série m'ont conseillé avec des "il suffit de", "tu devrais" et des "essaie de" totalement décalé par rapport à mes besoins réels, car ils pensent que je peux faire exactement ce qu'ils ont réussi, eux, sans se poser de question.  

Classim m'a aidé, bien sûr. A prendre du recul sur moi, à avoir un peu plus d'humilité par rapport à mon niveau, en comprenant quels paliers réellement franchir... Mais je vais finir par comprendre que c'est sur le terrain que je vais le mieux combler mes lacunes.

Aussi, par rapport à tout ça, ma seule recommandation est d'apprendre à prendre du recul sur toi-même dans un premier temps. Puis, essaie de considérer ton tennis comme un tout : imagine toi faire des frappes complètes, sans décortiquer ton mouvement. L'idée est d'avoir une vue générale.

Ensuite, ne soit pas dans l'analyse ! Vu que ton problème est clairement mental, il n'y a rien que tu puisses faire par toi-même sur le plan technique ! Donc, franchement, oublie la vidéo en plein match, ça ne va que te perturber, et en plus de ça, si tu découvres un problème technique, genre ta tête de raquette qui ne descend pas assez, tu vas te créer un noeud au cerveau à essayer de corriger cet aspect précis, au lieu de te focaliser sur ce que tu fais de la balle. D'où l'idée d'avoir plutôt une vue d'ensemble de ton tennis.

Cela dit, ça ne veut pas dire que tu ne dois pas essayer de t'améliorer techniquement. Seulement, ne le fais pas seul : trouve un mentor... ou un prof particulier sur plusieurs séances. Il va détecter précisément ce qui ne va pas et d'aider à corriger tes lacunes sur un plan plus général. C'est même une grosse recommandation que je te fais.

Ca peut être étrange, mais je te suggère de lire un bon bouquin sur le tennis, genre "Le jeu du tennis intérieur" ou "Winning ugly" : ça peut être hyper instructif, notamment sur la manière d'aborder les matchs

[Reznik]

Je connais très bien ça, je pense qu'on fait partie de ces joueurs qui ont du mal à gérer la pression et les objectifs de résultats.
Il y en a que ça galvanise ("Match pour monter en classement, je suis remonté à bloc et je donne ma vie pour y arriver"), nous ça a tendance à nous paralyser.

Comme mes collègues plus haut :
- Revoir les attentes et les objectifs, qui doivent toujours être réalistes et atteignables (ex: objectif sur ce match, démarrer chaque point dans le bon mindset).
- Désacraliser les premiers points. Tu as le droit de te faire breaker d'entrée, voire perdre 4-0... pas de panique, à 30/3 le mec peut vite te rendre les 3 jeux que tu lui a filé au début.
- Désacraliser la défaite à tout classement. Ce n'est pas parce que tu perds un match à 30/4 que tu ne vaut pas ton classement (de la même manière que si tu bats un 15/5 tu ne penseras pas "c'est bon je joue 15/5"...).
- Te faire un carnet avec tes schémas de jeu préférés et/ou des petits rappels technique/tactiques/mentaux qui fonctionnent sur toi.
- Pendant le point, débrancher le cerveau qui analyse/juge/critique (gauche il me semble) et se concentrer sur celui qui agit et qui "joue" (la balle / la zone).
- Entre les jeux et entre les points la visualisation (positive) peut aider (dans le film "La Résistance de l'air", le héros qui fait du tir en compétition donne ce conseil : "Ne se souvenir que des bons mouvements, des bonnes positions, pour reproduire toujours le même tir, le meilleur.").

Les bouquins, "Winning Ugly", "Mental du champion" de JP Vaillant... contiennent pas mal de choses.

[cybten1]

Salut Timbalands

Je me présente d'abord : Sauveur CUOMO. Je suis auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'aspect mental du jeu, et j'ai trente ans d'expérience sur le sujet.

Mon premier livre, je l'ai écrit en 1996 : "Tennis et Dynamique Mentale". Je suis président des Parrains du Sport, que j'ai créé justement pour aider les sportifs en quête de performance, sur le plan mental.

Ne désespère pas, ce qui t'arrive est très courant. Mais ce qui t'arrive est très courant, et tous les mots qu'on pourra te dire, ou tous ceux que tu te murmureras intérieurement seront sans effet.... Tu es un émotif, c'est super mais il faut apprendre à les gérer... Au point où tu en est tu t'es créé une mémoire émotionnelle tournée vers l'échec. Cette mémoire telle qu'elle fonctionne ne changera pas et t'attirera toujours vers la défaites de multiples façons (remontée au score, impossibilité de conclure des sets, des matchs..... ). De plus elle a la fâcheuse manie, de contracter les muscles du corps et surtout des bras dans les moments clé du jeu...

En résumé, après trente ans de travail dans ce domaine, j'en suis venu à la conclusion qu'il y a une seule manière de lutter contre ce "handicap", la concentration. La concentration qui seule à la capacité de t'isoler de la pensée (c'est ta pensée qui entraîne cet état.)

Voici un exercice que tu pourras réaliser sur le court dans une séance d'entraînement, puis dans un match amical, avant de l'appliquer en match officiel.

Utilise ta respiration pour te concentrer. Calque ton inspiration en armant en CD ou en RV, sur la frappe de ton partenaire. Souffle en frappant la balle, comme si tu soufflais sur un plat chaud, lèvres serrées, maintiens cette expiration jusqu'à ce que la balle aboutisse dans le camp adverse... Ne force pas, sois passif, ECOUTE CE SOUFFLE, CONCENTRE TOI SUR LE SON DE CE SOUFFLE COMME SI TU ECOUTAIS UN MORCEAU DE MUSIQUE ASSIS DANS TON FAUTEUIL DU SALON. Fais d'abord cet exercice, tu me diras ensuite ce que tu as éprouvé, et si tu es OK, on ira plus loin pour que tu inverse tes émotion vers un mental d'acier.... Bon tennis !

[denebola]

Il y a 17 heures, Timbalands a dit :

Dans tous les cas, je prends tous les conseils que vous me donnerez notamment pour engager le match de la meilleure manière qu'il soit. Je commence à travailler sur les points suivants :

Avant le match :

-          J’ai créé une playlist musicale pour me mettre dans une ambiance de victoire avec une musique plutôt fighting spirit afin d’éviter les écueils négatifs. Je trouve que cela peut m’aider

-          Ne pas regarder le classement de mes adversaires ou leur historique sur Ten’up par exemple

Avant même de parler de la partie mentale, il y a déjà une chose avant le match qui est primordial c'est l'échauffement hors terrain. Cet échauffement à deux objectifs : 

 - effectivement réchauffer le corps pour le préparer à l'effort

 - mais également préparer le mental à l'effort en te permettant de rentrer progressivement dans le match que tu vas avoir à jouer. 

Ensuite, il y a un deuxième aspect qui va être fondamental c'est de rentrer sur le terrain avec des objectifs de jeu, en particulier en fonction de ses propres points forts : je suis efficace sur tel coup / dans telle situation de jeu donc je vais chercher sur les premiers jeux à emmener mon adversaire dans mes points forts. 

Enfin, avant même de commencer le match, il faut également regarder l'adversaire, ses points forts, ses points faibles. Souvent, lorsque l'on est stressé, on ne se focalise que sur soi alors que le tennis se joue contre un adversaire. Et pour gagner un match, on peut soit chercher à gagner les points, soit faire déjouer l'adversaire pour lui faire perdre les points. 

Il y a 17 heures, Timbalands a dit :

J’ai souvent un stress au début du match que je me fais tout seul

Avoir un certain niveau de stress, c'est bénéfique pour le match car ça va te permettre de rentrer en zone de vigilance, le soucis c'est quand il y en a trop car ça va provoquer un blocage musculaire et psychologique. Donc il ne faut pas chercher à annihiler le stress mais à le contrôler, et pour le contrôler, les travail de visualisation ou de respiration comme déjà évoqué plus haut est hyper intéressant. 

Mais pour lutter contre les débordements de stress, il faut également savoir reconnaitre les symptômes que ça provoque chez toi. Souvent on a augmentation du rythme cardiaque, souffle court, tension musculaire, mauvaise humeur, lettargie, etc... L'important est d'apprendre à reconnaitre ses symptômes pour réguler le niveau de stress. 

Il en est de même pour la gestion de l'énergie : pas assez d'énergie tout comme trop d'énérgie vont avoir des effets néfastes sur la performance. 

Il y a 17 heures, Timbalands a dit :

Le point positif c’est que sur les 2 derniers matchs gagnés, c’est 2 fois des remontadas avec des balles de match sauvées à 30/1 & 30/3 mais quelle souffrance pour y arriver. Je suis obligé de hurler littéralement et d’extérioriser la pression que je me suis mis tout seul pour jouer relâché.

 

Ce point que tu évoques est hyper intéressant car justement ça prouve que tu n'as pas forcément un problème mental dans le sens du combat, mais à mon sens plutôt dans la gestion de l'avant et pendant match qui provoque une attitude inappropriée sur le terrain. Peut être aussi que le fait de progresser au tennis provoque chez toi une tension supplémentaire car tu te sens presque obligé de convertir ces progrès en résultats. Sauf que ça ne peut pas fonctionner comme ça car le tennis est un sport d'opposition et que l'adversaire à son mot à dire...

 

 

[GGWAW]

Ca va pas te rassurer mais je perds mon dernier match 7-5 au tie-break après avoir mené 5-1 (et nous nous sommes mis une bulle respectivement dans chaque set... le deuxième pour moi...); je me suis dis, statistiquement tu as gagné donc j'ai fait des fautes car pas engagé dans la balle et mon adversaire a fait le job (pas de faute, trajectoires sures, et prise d'initiatives sur les balles courtes)

ce que je retiens de cette experience = je dois être acteur du match (meme en jouant un role de défenseur fou) mais pas spectateur 

la respiration est un bon truc.

[jackalian]

Complètement d'accord avec @denebola qui a plus d'expérience que moi en la matière.

Pour complèter avec ma propre expérience, 15/4 max étant jeune (je perdais beaucoup de matchs a cause du stress alors que je jouais pas mal. D'ailleurs ma dernière année avant d'arrêter, à 17 ans, je ne fais que les championnats par équipe adultes et le tournoi de mon club, je mets une trempe à un 15/5 qui montera 15 quelques mois plus tard et pareil à un 15/4 qui montera aussi 15 4 mois plus tard - à l'époque c'était le classement au moment de la victoire qui était pris en compte et pas de classement intermdiaire sur la saison - je n'avais plus de pression et je savais que j'allais diminuer fortement le tennis, pas forcément que j'allais devoir arrpeter 8 ans sur blessure).

Certes je n'étais pas très bien compris par mon entourage (familial et tennistique) : je transpirais à mort des mains ce qui faisait qu'au bout de 4 jeux je devais serrer à mort la raquette pour ne pas qu'elle glisse des mains donc je perdais tout relâchement et me faisais remonter alors que je jouais bien; matériel pas adapté (cordages détendus, trop puissant pour mon jeu, raquette bon marché ...); je ne jouais qu'une fois par semaine, insuffisant selon dans une logique de progression et même de confiance en son jeu, mais je n'avais pas le choix à l'époque, les études étant la priorité familiale.

Bref quand j'ai découvert la magnesie mon niveau a pris 4 classements, sur le plan mental ca a été une révolution.

J'ai décidé plus tard en reprenant le tennis, quels seraient mes coups forts et j'ai appris à avoir confiance en eux, ce qui m'a donné confiance en moi de manière générale en me reposant sur mes coups forts. J'ai aussi construit des phases de jeu sur lesquelles me reposer sur les moments chauds, phases de jeu travaillées et dans lesquelles j'avais confiance ( ca a mis le temps qu'il a fallu mais je suis parvenu à le faire avec de la persérance).

J'ai accepté le fait que l'adversaire avait le droit de bien jouer, de rentrer dans le combat même dans les mauvais jours.

En tournoi, j'ai accepté le combat dans les mauvais jours pour me donner la chance de bien jouer au tour suivant plutôt que de balancer parce que je jouais très mal (ca m'est quand même arriver de balancer parfois même en étant 5/6, mais ca devenait plus épisodique).

J'ai appris à ne pas ressasser les points d'il y a trois jeux. Je fais un peu comme Simon, après une faute grossière je me aprle à voix haute de ce qui s'est passé, je décris ce que j'aurais dû faire, et ca me permet tout de suite après de switcher au point suivant. A la fin des matchs je ne me souviens toujours que des beaux points, jamais des coups cmoplètement ratés. Je pense que ce processus fait partie de la concentration. Les techniques de respiration marchent bien aussi pour ça. 

J'ai confiance en moi et mes capacités (je n'ai jamais fait beaucoup de matchs (officiels) par contre j'avais confiance dans le travail accompli aux entrainements (collectifs, avec des potes, ou matchs amicaux), j'étais convaincu d'avoir tel niveau de jeu (ca m'a aussi bloqué quand je jouais en perf lorsque j'étais 5/6 en perdant pas mal de matchs serrés à 4/6 alors que je dominais, mais quand j'étais 15 j'étais persuadé de jouer 5/6, et je suis parvenu à monter 5/6 directement).

Bref croire en soi, ses capacités et le travail/progrès effectués à l'entrainement. La volonté d'aller au combat contre l'adversaire même si les sensations sont mauvaises, si le jeu adverse ne nous convient pas. Je préfère les matchs perdus à me bagarrer pour trouver des solutions que les matchs gagnés en 45 minutes sans opposition. Avec mon jeu où j'impose une grosse cadence (à mon niveau j'entends) je vois vite quans les adversaires abandonnent mentalement. C'est ce qui m'amuse au tennis, c'est ce jeu du chat et à la souris, où il faut s'adapter sans cesse, où ton adversaire (qui est aussi finalement ton partenaire) t'oblige à te sortir les doigts pour l'embêter. 

Je ne sous-estime jamais un adversaire avant les matchs, j'essaye d'arriver avec la même attitude que je joues 3 classements en dessous ou au dessus. Il peut m'arriver toutefois de perdre ma concentration lorsque la partie est "trop facile".

Alors qu'étant jeune je jouais beaucoup mieux à l'entrainement qu'en match officiel, désormais c'est l'inverse. Je suis beaucoup mieux préparé, plus échauffé, concentré, mobile en match officiel car je sais que c'est important et que j'ai envie de me donner les moyens de bien jouer (même si ca n'arrive pas toujours).  Et j'essaye de croire en moi même dans les périodes où ca ne va pas trop.

Chez moi c'est le jeu de jambe qui dicte la confiance. Je me focalise beaucoup sur le petit jeu de jambe, d'une ca me permet de me concentrer sur une chose qui est importante dans mon jeu (quitte parfois à m'adapter trop tard tactiquement en début de match), et ca m'évite d'avoir des pensées parasites ou  de ressasser les points d'il y a un quart d'heure ou même de me rendre compte que je commence à être fatigué à 3 jeux de la victoire ce qui m'a aussi couté des matchs car j'ai perdu ma concentration.

Bref ce n'est qu'une expérience personnelle, mais en gros je me suis construit ce qui était important pour moi lorsque je joue au tennis pour avoir confiance, pour prendre du plaisir et pour rester concentré.

[jackalian]

Et j'ai aussi des petites routines : au premier tour d'un tournoi (où je ne connais en général ni les balles, ni les terrains) j'arrive toujours avec un cordage neuf, un surgrip neuf, je prends du temps pour mettre mes straps sur articiulations et tendons compliqués, comme ça je ne me focalise pas sur le matériel (cordage trop détendu, grip glissant, ...) lorsque la partie est difficile, ca m'évite certaines pensées parasites. Je prépare aussi correctement ma boisson isotonique (qui j'en convaincu, va me permettre de combattre tout le match quelque soit la durée), le bon bandana, je mets bien tranquillement le produit anti buée sur mes lunettes (l'année dernière j'ai perdu des matchs à cause de la buée qui me faisait péter littéralement un boulon), je prends bien le bon nombre de barres de céréales/bananes, ...

[Timbalands]

Merci à tous pour vos messages, je vois que je ne suis pas le seul. On remarque à quel point le tennis est un sport solitaire et que chacun joue un match différent sur le terrain et dans sa tête.

Je ne suis pas trop pour l'accompagnement extérieur payant car malheureusement (ou heureusement), j'ai quand même un travail et une vie de famille qui m'empêcheront dans tous les cas d'avoir une pratique trop intensive.

Je vais essayer de mettre en pratique les conseils proposés et éventuellement acheter un ou deux bouquin là dessus, ça peut m'aider en effet. De manière générale, j'écoute rarement les conseils quand je n'ai pas envie de les écouter mais je vais devoir forcer ma nature profonde.

Je pense que le fait de créer une routine est un bon point aussi. J'ai tendance à penser à beaucoup de choses et me focaliser sur le hors tennis et surtout positiver et se projeter sur le point suivant.

Un dernier bon point est le fait de plus en plus souvent gagner les matchs joués en 3 sets donc soit j'arrive à bien réagir (parfois) ou bien je tiens de mieux en mieux sur la longueur. Moi qui blâmait souvent mon physique défaillant...

J'ai acheté un petit carnet pour noter les points essentiels sur lesquels me focaliser : jeu de jambes, lancer de balle au service, appuis, frappe de balle devant. Je vais essayer de simplifier au maximum mes pensées avant et pendant le match !

[John Dunbar]

Le 25/11/2024 à 22:33, Reznik a dit :

Je connais très bien ça, je pense qu'on fait partie de ces joueurs qui ont du mal à gérer la pression et les objectifs de résultats.
Il y en a que ça galvanise ("Match pour monter en classement, je suis remonté à bloc et je donne ma vie pour y arriver"), nous ça a tendance à nous paralyser.

Je pense que la majorité des joueurs fonctionnent comme ça, et à tous niveaux. Faut apprendre à faire avec son stress, et surtout ne jamais tomber dans le piège de croire que le gars de l'autre coté du filet n'est pas lui aussi en pleine crise de panique  

[JojoKoto]

Le 25/11/2024 à 18:47, Alteo a dit :

Alors, je tiens à préciser : ce n'est pas moi qui ai créé un nouveau compte pour poster ce message, hein !

Nan, parce que quand j'ai lu tout ça, que j'ai vu le classement 30/2, la raquette Babolat, et même les 176cm pour 78kg, je me suis dit "tiens, je ne me rappelle pas avoir écrit ça...". Après, j'ai lu le pseudo et l'âge, et j'ai compris que c'était pas moi.

 

LoL.

Désolé, mais j'ai pas d'avis, le titre m'a fait venir ici.
Je précise que j'ai aussi balancé tout un tas de match parce que j'ai "zéro" mental, ou en tout cas j'estime avoir un mental en carton.
Enfin, la seule chose que je peux te dire c'est que je dégoupille quand je ne suis pas sur le présent (je pense à ma choucroute en train de cuire et je me dis qu'est ce que je fais là au lieu de manger de la choucroute et hop, y a plus personne. )

Et j'oubliais, j'ai résolu une partie du schmilblick en mettant des cartouches ça va plus vite en fait.

[Sliderman]

Salut @Timbalands !

D’abord, bravo pour ton honnêteté. Déjà, poser tout ça ici, c’est le premier pas pour avancer. Maintenant, on va découper ton problème en morceaux, comme un match : un point à la fois, pas de panique sur le score.

Le stress, c’est normal.
Le stress avant un match, c’est ton corps qui te dit qu’il veut bien faire. Mais si tu laisses ça te paralyser, c’est comme si tu partais avec un double break de retard. Ta playlist fighting spirit, c’est top ! Je te conseille aussi un rituel ultra-simple de respiration nasale : 4s inspiration, 4s maintien, 4s expiration, 4s maintien pour calmer la machine.

"Gamberger" : ton adversaire invisible.
Attendre 4h, c’est horrible, mais tu peux en profiter pour visualiser des points réussis. Pas ton adversaire, pas le classement, juste toi qui joues bien. On ne peut pas contrôler les conditions, mais on peut contrôler où va notre mental.

Un mental "match-ready".
Le positif pendant le match, c’est crucial, mais sois réaliste : tu ne deviendras pas un moine zen du jour au lendemain. Fais simple : un mantra comme "Je reste solide" ou "Je joue point par point" à répéter pendant tout le match.

Plan de jeu : arme-toi.
Jouer à l’instinct, c’est bien à l’entraînement. En match, un plan simple, comme "jouer long au centre" ou "viser son revers sur les moments chauds", peut te sauver. Garde ce plan, adapte si nécessaire, mais ne sors pas de ton cadre.Ton physique : la base de la confiance.
1m76 pour 78 kg, tu as raison, perdre quelques kilos dans la limite du raisonnable permet d'améliorer sa qualité de mouvement, ma fluidité de ses gestes et même sa mobilité. Le cardio pourquoi pas si ça te donne confiance mais attention à ne pas s'épuiser en dehors du court pour tenir sur le long-terme et garantir un niveau d'énergie et de concentration élevé sur le court.

Les émotions : ton nouvel allié.
Méditation ? Yes, mais garde ça simple : 5 minutes par jour pour commencer. Tu apprends à observer tes émotions au lieu de les laisser te contrôler. En match, ça pourrait être l’élément clé qui te permet de gérer les points importants.

Ton plan est bon. Continue d’avancer un point à la fois, et surtout, rappelle-toi : on s’en fiche de ton classement aujourd’hui. Ce qui compte, c’est de poser les bases pour kiffer chaque match et progresser. Tu peux le faire !