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Invité Dudley

Problème de vocabulaire

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Invité Dudley

Je m'excuse par avance si je ne pose pas ces questions dans le bon sous-forum et si elles vous semblent franchement triviales. Je suis en train de traduire un recueil d'essais d'un grand écrivain américain, David Foster Wallace. Ce sera publié chez le Diable Vauvert en septembre prochain.

L'un des essais explique comment sa passion pour le tennis, sa fascination pour la géographie et son amour des mathématiques vont ensemble. Il raconte aussi comment il parvenait à jouer avec le vent terrible qui soufflait sur sa petite ville du Midwest. C'est assez fascinant. Si ça vous intéresse, le texte en anglais est lisible ici

Mais je ne joue pas moi-même au tennis et j'ai quelques problèmes de jargon...

1. Comment appelle-t-on en France le joueur super-prudent qui se contente de remettre les balles dans le court ? En anglais c'est "pusher".

2. Connaissez-vous un exercice qui consiste à forcer le joueur à courir d'un côté à l'autre du court en prenant la balle en coup droit à droite et en revers à gauche ? En anglais c'est "butterfly" (papillon).

3. Comment appelle-t-on le lancer de balle du service ? Quand on lance la balle dans l'air pour servir. Est-ce qu'il y a plusieurs appellations ?

Merci mille fois,

JR

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alors ça on l'appelle un corcodile oui mieux un LIMEUR

bah nous c tout simple on appelle ça aussi le PAPILLON

euh...le LANCER DE BALLE

c tout ;)

Voilà, il me semble que Nat54 a tout dit. Pour la question 1, on appelle aussi ça un "rameur de fond de court" (enfin dans mon club). Mais je pense que crocodile (et non corcodile, lol) est plus répendu. D'ailleurs voici une définition du "crocodile" trouvé dans un bouquin de Christophe Dunkley : "Ce joueur renvoie inlassablement la balle, d'une manière monotone, en se contentant de la faire rebondir dans le court. Il ne marque jamais de point gagnant, mais comme les échanges sont interminables, son adversaire doit posséder des nerfs d'acier pour demeurer calme et ne commettre aucune faute directe".

Voilà, pour nous remercier tu pourras toujours poster le texte traduit sur ce forum (enfin tous les passages qui évoquent le tennis), ça nous permettra de corriger au cas où tu aurais employé des termes techniques à mauvais escient. :rolleyes:

Bonne chance

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j avasi jamais entendu parler de crocodile mais tjr de rameur et tps en tps de limeur .

Pour l exercice c est effectivement le papillon !

Et si tu veux faire une jolie traduction pour le dernier tu peux utiliser : présentation de balle au service !

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Invité little roddick

pour la 2 j aurais dit l essuie glace mais chui pas sur

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l essui glace c est un exo de sport collectif ! alias le "passe et suis" ;-)

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ouai c vrai que moi aussi j'ai toujours entendu parler de rameur , au fait c''est vrai moi j'en suis un de rameur :D:D lol

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Invité Dudley

Merci mille fois pour toutes ces réponses.

Il me reste juste une question : Il y a un exercice qui s'appelle en anglais "star drill" où il s'agit apparemment de partir du centre du court et de rejoindre six points de sorte à tracer une étoile. Il y a un nom en français pour ça ?

Merci encore. Si ça vous intéresse je posterai les extraits tennistiques sur le forum.

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Pour la 2, nous on appelait ca (jadis quand j'etais jeune) "croisé-décroisé"

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Invité Dudley

Chose promise chose due, voilà des extraits de la traduction quasi-achevée. Si vous voulez me donner votre avis, il sera le bienvenu.

Le livre s'intitule Fortune regrettable d'une idée heureuse et il paraîtra en septembre aux éditions Au Diable Vauvert. L'auteur c'est David Foster Wallace.

(…)

Entre douze et quinze ans, je fus à deux doigts de devenir un grand joueur de tennis junior. Je fis mes premières armes en massacrant des fils d’avocats et de dentistes lors de petites compétitions organisées par les country clubs de Champaign et d’Urbana et bientôt, je passai mes étés à sillonner l’Illinois, l’Indiana et l’Iowa au point du jour, de tournois en tournois. A quatorze ans j’étais classé dix-septième de la Western Section de la United States Tennis Association (« Western » étant la dénomination archaïque du Midwest ; plus à l’ouest se succédaient les divisions Southwest, Northwest et Pacific Northwest). Plus qu’à un quelconque don d’athlète, c’est à la bourgade où j’avais appris à jouer et où je m’entraînais que je devais de tutoyer l’excellence tennistique, ainsi qu’à une curieuse propension aux mathématiques intuitives. Même dans le contexte du circuit junior, où tout le monde est un gisement de potentiel brut, j’étais remarquablement dénué de talent. Ma coordination main-œil était correcte, mais je n’étais ni costaud ni rapide, j’avais le torse presque concave et les poignets tellement fins que je pouvais les cercler entre le pouce et l’index ; j’étais incapable de frapper la balle plus fort ou plus droit que la plupart des filles de ma tranche d’âge. Mon atout, c’était de « Couvrir l’ensemble du court », truisme tennistique qui signifie tout et n’importe quoi. Dans mon cas, cela voulait dire que je connaissais les limites, les miennes et celles du cadre, et m’y adaptais. J’atteignais mon meilleur niveau dans les pires conditions.

(…)

Le pire c’était le printemps, saison du tennis au collège, des filets dressés raides tels des étendards et des balles balayées jusqu’au grillage tout à l’est, interrompant la partie sur tous les courts intermédiaires. Quand arrivait une rafale particulièrement violente, on allait chercher de la corde et on informait Rob Lord, qui était le cinquième homme de notre équipe de simple et d’une maigreur cadavérique, qu’il fallait qu’on l’attache pour lui éviter de se changer en projectile.

(…)

A moins d’être l’un de ces rares mutants virtuoses de force brute, vous verrez que le tennis de compétition, à l’instar du billard pro, exige une intelligence géométrique, la capacité de calculer non seulement ses angles, mais les angles de réponse de ces angles. Parce que si l'on développe l'arbre des possibilités, la loi est quadratique et il faut prévoir n coups d’avance, avec n fonction du sinus hyperbolique du talent de l'adversaire et du cosinus hyperbolique du nombre de coups échangés jusque là (grosso modo). Je m’en tirais pas mal du tout. Ce qui faillit un temps faire de moi un grand joueur, c’est que j’étais capable d’intégrer en plus à mes calculs la complication différentielle du vent ; j’arrivais à jouer et penser en base huit. Car le vent insufflait des courbures aux lignes droites et donnait une troisième dimension à la surface du court. Il faisait des ravages chez beaucoup de juniors de la région, surtout pendant la période d’avril à juillet où quelques milligrammes de lithium ne lui auraient pas fait de mal, où il lançait ses bourrasques dans tous les sens, tourbillonnait, faisait volte-face, mourait, ressuscitait, soufflait parfois dans une direction au sol et dans une autre à deux mètres au-dessus de nos têtes. La rigueur exigeait que l’on incorpore à ses calculs des tendances de frappe et d’angle de riposte — rigueur de calcul que théorisaient et simulaient sans problème notre entraîneur et les coaches bénévoles des autres bourgades quand il s’agissait de faire des croquis au tableau ou d’attacher la jambe d’un élève au grillage au moyen d’une corde à linge pour restreindre son périmètre de déplacement, de disposer dans les différents coins des paniers où nous devions expédier balle après balle, ou encore de tracer avec du scotch des carrés enchâssés à l’intérieur des rectangles du court pour que nous y travaillions notre jeu ou notre endurance — toute cette préparation abstraite s’envolait à l’instant où les semelles entraient en contact avec l’asphalte du court le jour de la compétition. Il n’était pas rare que les balles les mieux pensées, les mieux reprises, atterrissent complètement dehors et, très prosaïquement, c’était là tout le problème. Il y en a que ça rendait à moitié fou, l’arbitraire, le caprice de l’univers, et les jours où ça soufflait vraiment fort on voyait ces gamins, qui souvent avaient du talent à revendre, succomber à leur première crise de rage apoplectique avec lancer de raquette dès le troisième jeu et sombrer dans un genre de catatonie maussade à la fin du premier set, s’attendant alors à se faire baiser par le vent, le filet, la ligne, le soleil. Quant à moi, à qui l’on avait donné le petit nom de Slug tellement j’en fichais pas une à l’entraînement, mon atout le plus sérieux était d’opposer un étrange détachement robotique à toutes les injustices éoliennes ou météorologiques auxquelles je ne pouvais me préparer. Je ne saurais compter les matches de tournois que j’ai remportés entre douze et quinze ans contre des adversaires plus costauds, plus véloces, mieux coordonnés et mieux entraînés que moi en me contentant de renvoyer des balles sans imagination bien au centre du court au milieu de bourrasques schizoïdes, laissant l’autre jouer avec plus de brio et de panache, attendant que ses balles ambitieuses programmées pour frôler la ligne soient déviées par le vent hors du rectangle vert, glissent loin de la ligne blanche, dans la zone rouge et rugueuse, m’apportant un nouveau point non mérité. Ce n’était ni très beau ni très passionnant et même avec le concours du vent de l’Illinois, jamais je n’aurais pu gagner des matches entiers de cette façon si mes adversaires ne s’étaient pas tapé leur petite dépression nerveuse, brisés par l’injustice qu’il y avait à perdre contre un « crocodile » au torse creux, et sur un court de bouseux, et dans cette saloperie de vent qui donnait raison à l’automatisme prudent contre le style et le panache. J’avais mauvaise réputation, en tant que joueur, et ce n’était que justice. Mais il était faux de me croire dépourvu de brio ou d’imagination. La résignation est un panache à part entière et un joueur a besoin d’imagination pour aimer le vent. Or j’aimais le vent, ou plutôt, du moins, il me semblait que le vent avait le droit d’être là, je le trouvais plutôt intéressant, et j’étais disposé à élargir mon champ logistique pour pondérer l’effet dévastateur d’une brise intermittente tourbillonnant de vingt-cinq à cinquante kilomètres heure de sud-ouest en est sur les calculs minutieux auxquels je me livrais pour déterminer avec quel niveau d’ambition remettre les balles liftées dont Joe Pas-un-épi pilonnait mon revers.

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oui on appelle ça l'étoile

à faire en un minimum de temps  :)

13s (5 balles)... Avec les balles de côté en pas chassés, la balle devant le retour à recullons, le reste au sprint...

Qui fait mieux? :D

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Très intéressant Mister Dudley.

Je me permets donc quelques remarques comme tu le suggères :

La rigueur exigeait que l’on incorpore à ses calculs des tendances de frappe et d’angle de riposte

Je n'aime pas cette phrase pour plusieurs raisons :

- "ses calculs" ne me semble pas clair : pourquoi ne pas dire "aux calculs éoliens" si éolien est l'adjectif correct pour parler du vent.

- "tendance de frappe et d'angle de riposte" : idem tendance de frappe n'est pas très clair pour moi. C'est trend en VO ??? Je crois que c'est de la puissance de la frappe dont il parle.

J'aime bien le mot "modélisation", je transformerai en "modélisation de la puissance et des angles de frappe". Ce qui permet de s'affranchir du mot "riposte" qui n'est pas un terme tennistique, au contraire de "retour", "relance" ou "contre".

Il n’était pas rare que les balles les mieux pensées, les mieux reprises, atterrissent complètement dehors et, très prosaïquement, c’était là tout le problème.

Tu pourrais parler de balles "relancées" plutôt que "reprises"

En tout cas, merci à Wallace/Dudley qui vont faire réfléchir les Classimiens à des théories puissantes pour jouer avec le vent.

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Pour la 2, moi aussi j'aurai dis l'essuie-glace, je ne connaissais pas "papillon" :blink:

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