Entrainer des filles et des garçons : identique ?

[marie]

Merci pour le doc, je l'ai enregistré pour le lire un peu plus tard. C'est clair qu'il y a un "problème" chez les filles : peu de relève au niveau pro, des tableaux de moins en moins fournis en tournoi, très peu de 4e série, etc ...

[denebola]

Bah, le soucis, c'est qu'on estime dans les clubs que les groupes peuvent être mixtes jusqu'au début de la puberté (10 ans chez les filles, 12 ans chez les garçons)... alors que l'on se rend compte maintenant que très jeunes, les motivations, le comportement et les attentes des filles diffèrent de celle des garçons bien plus tôt (6 ou 7 ans environs).

Les clubs qui fonctionnent bien au niveau du renouvèlement des filles sont généralement ceux qui séparent le plus tôt possible.

Il y a aussi un problème au niveau de l'organisation fédérale car il y a pas mal de jeunes au sein des pôles, mais sur les dernières années, seule Mladenovic a réussit (et encore) à percer un peu sur le circuit. Il faut aussi se poser la question des jeunes numérotées grâce à des victoires assimilées à -15 et -30 en tournoi étranger et qui se prennent des bourres à -4/6, -15 et -30 sur des tournois français...

Ne les met-on pas en difficulté en les faisant monter de cette manière là ?? Quand Manon Garcia, vainqueur du critérium l'année dernière dit dans une interview que 'était la seule manière pour elle d'être numérotée alors qu'elle avait plus d'une dizaine de victoires sur des joueuses numérotées, dont certaines première série... il y a peut être un soucis.

Enfin, il y a un soucis de trop grande facilité pour les jeunes (filles et garçons) qui se coupent au seins des pôles de la réalité qui les attend sur le circuit. J'ai eu l'occasion il y a quelques années de taper la balle au CNE avec un salarié de la FFT, et quand nous sommes arrivés sur le terrain, les balles de l'entraînement étaient encore par terre, et tout un tas d'accessoires (serviette Roland Garros, surgrips usagés...) laissés sur le banc.

[Tanzor]

Coucou à toutes et tous,

Je ne suis pas joueur de tennis mais plutôt entraineur de sports de combat et préparateur physique.

Je tiens un site Internet sur l'entrainement sportif et je viens de faire un article qui s'intitule "Entraîner des filles, est-ce différent que d’entrainer des garçons ?".

C'est un avis qui vient corroborer certaines réponses mais qui peut amener d'autres réflexions.

Sujet très intéressant en tous cas.

[dragao]

Pour un athlète masculin, le plus important c’est l’action, la confrontation, la compétition. Il faut un gagnant et un perdant, et il va se centrer uniquement sur le résultat. Pour une femme la victoire en elle même n’est pas la motivation principale dans la majorité des cas. C’est la manière qui importe, la maitrise de la tâche, car elle veut être « appréciée ».

Lionel Plumenail – Responsable du pôle espoirs Escrime – Entraineur national du fleuret féminin « […] J’ai relevé que les filles acceptent difficilement la rivalité. Si bien qu’en match, elles recherchent plutôt à avoir la meilleure maitrise possible et non battre l’adversaire.»

Personnellement, cela a une influence sur le feedback que je fais après une compétition. Si pour les athlètes des deux sexes je fais une analyse « technique » du combat 1 ou 2 jours après celui-ci, le but étant de comparer ce qui était prévu et ce qui s’est réellement fait, je fais en plus, et presque à l’issue de la rencontre, un feedback « motivationnel » pour les filles. Celui-ci est destiné à analyser la « manière » d’avoir combattue, de s’être comportée pour faire gagner de la confiance à l’athlète. Il faut faire preuve d’empathie et de qualité d’écoute.

J'ai un gros côté féminin tiens donc ...

Bien intéressant comme article sinon merci