Badimboe

Très sincèrement, je suis toujours un peu mal à l'aise à parler d'avantage à être gaucher, car un droitier face à un gaucher aura par symétrie les mêmes opportunités de trouver des angles, et ce au tennis comme au ping pong. En dehors de Nadal ces dernières années, la domination des gauchers tant en quantité (nb de joueurs) qu'en qualité (TOP 10) n'est pas flagrante au tennis... Certes, cela force les joueurs moyens à sortir de leurs habitudes (jouer dans le revers adverse mais de l'autre côté par ex.) mais le problème est le même pour un gaucher qui rencontre un autre gaucher. Ce qui va faire la différence, c'est l’intelligence de jeu et là j'ose croire que c'est partagé entre gauchers et droitiers. Les études scientifiques parlent de rapidité d'interprétation plus élevée pour les gauchers (prise en compte plus rapide de trajectoire de la balle adverse par exemple) car l'hémisphère dominant (le droit en l’occurrence) est aussi celui de la perception du changement (pas de liaison corticale à franchir pour traiter l'info et exécuter un mouvement en réponse à cette info). Je pense que cela peut éventuellement concerner le très très haut niveau (ceux qui atteignent ce que l'on appelle un "état de conscience modifié" lors des moments de concentration intense). Les joueurs plus "lambda" ne seront sans doute pas à ce niveau de détail et de micro seconde au tennis. Peut être davantage au tennis de table compte tenu de la rapidité de ce sport (cela se compte en dixièmes de secondes pour voir revenir une balle après son coup au ping, contre 2 à 3 secondes du fond de court au tennis) et plus encore en escrime. En somme, je pense que plus le sport est exigent en terme de réflexe, plus il va avantager (pour une part infime) les gauchers s'il l'on s'en tient à l'argument de la physiologie cérébrale. Et de toutes façons, gaucher ou non, rien ne remplace le travail et l'entrainement. En 4è série (et dans une moindre mesure en début de 3è série), l'argument du gaucher pour expliquer sa défaite est sans doute un argument assez commode derrière lequel on se réfugie (parfois le simple fait d'être gaucher déstabilise irrémédiablement l'adversaire, et ça m'a toujours fait marrer !).

@dédé Je n'ai aucune donnée précise et je ne suis pas du tout aussi sûr que tous les pongistes de haut niveau soient gauchers. Pour l'avantage que cela confère je pense que les choses sont très différentes au tennis et Ping. Au tennis il y a vraiment 2 côtés distincts et servir ou recevoir côté égalité ou avantage n'est pas du tout la même chose.

Bonjour Inwebitrust, J'ai suivi ce parcours de pongiste (très confirmé) vers le tennis : ai joué une bonne vingtaine d'année au ping, bon 25 (équi. 18/19 aujourd'hui) au meilleur de ma forme de l'époque, meilleures perf autour de n°500/600 au tout début des années 2000. Après un arrêt de 10 ans impossible de retrouver des sensations (sets en 11, plus de colle etc.), pas de club de ping là où j'étais : direction le tennis, vieux rêve de gosse. J'ai pris ma première licence sur la saison 2013, sans vraiment faire de matchs. C'est à l'été 2014 que j'ai fait mes deux premiers vrais tournois : 2014/2015 passage de 30/4 à 15/4 aujourd'hui. Voilà pour situer le contexte. Je connais quelques pongistes (toujours > 17 en classement) qui jouent depuis bcp + longtemps que moi et les meilleurs sont 5/6, 15, 15/1 & 15/2. Le plus fameux est Christophe Legout (7x Champion de France de TT) qui doit jouer autour de 15/3... Petit détail : la plupart (dont moi) sont gauchers ! Après tout va dépendre de ton niveau de départ au ping (si tu as connu la R1, la nationale ou le haut niveau ça sera plus facile) et de ta culture sportive et tennistique (observation des grands tournois etc.) Techniquement, la difficulté est de maîtriser les déplacements (effectivement on a tendance à jouer de face, et uniquement avec le haut du corps, et spontanément nos déplacements commencent toujours en pas-chassés, ce qui est souvent pénalisant). Dans un premier temps, il faut comprendre l'importance du placement par rapport à la balle et de la poussée sur les jambes pour donner du poids à la frappe (la force du coup se transmet depuis les appuis vers le haut, d'où l'importance du gainage également). Deuxième difficulté : le physique. Il faut quand même se faire une "caisse" physique (fractionné + travail muscu spécifique sur les jambes, et endurance pour enchainer les matchs) car les efforts consentis au ping sont plus brutaux mais tout de même moins exigeants au long cours. Pour les avantages : vision du jeu, rapidité d'analyse, mental (tout dépendra de ton niveau au ping), schémas de jeu, compréhension des logiques d'effets (chip, lift, kick au service), coup droit béton avec un peu de travail. On a tendance à mettre pas mal de slice avec un poignet assez mobile : cela peut être un avantage (toucher de balle, volée, slice au service et en revers) ou un handicap (revers frappé, smach) selon les sensations. Voilà. Mais ce qui est clair, c'est que c'est un sport très prenant, voire dévorant. Et qui fait une large part aux aspects psychologiques et mentaux lorsqu'il s'agit de compétition. Bonne chance à toi et tiens nous informés de tes progrès. Sportivement